17 août 2009
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Certains en avaient peut-être entendus parler en France, il y a eu cette année au musée Branly, une exposition concernant le patrimoine de l'île de Mangareva, aux Gambiers, l'achipel le plus perdu que l'on puisse imaginer, au bout du bout de la polynésie..
Le conservateur du musée de Cahors (oui, Cahors!) a retrouvé une statue polynésienne tout à fait inhabituelle dans ses combles.. Ele l'a fascinée et il s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un trésor...
Une pièce parmi la douzaine de statues de l'île de Mangareva qui ont survécues aux buchers (je dis bien..aux buchers) des missionnaires, ayant débarqué sur l'île et qui n'ont rien eu de plus pressé que de faire disparaitre toute trace de la culture ancestrale de l'île...jugée trop licencieuse... pour rétablir l'ordre...catholique..
Histoire symbolique qui s'est produite tant de fois, mais qu'on peut toucher du doigt grâce à cette expo...
Le courageux conservateur est parti sur la trace des autres statues dispersées dans des musées aux quatre coins de l'Europe, et a pu obtenir d'en réunir 10 sur les douze pour une fascinante exposition renouant avec une culture qu'on croyait disparue et qui est désormais sauvée de l'oubli....
Voici la statuette en question, l'effigie du Dieu Rogo..protecteur des récoltes, et maitre des pluies..L'arc-en -ciel était une de ses manifestations ... Pensez à lui la prochaine fois que vous en verrez un..
Après son passage au musée Branly, l'expo est venue pour quatre mois au musée de Tahiti (avec neuf des dix statues), pour que les polynésiens, quand même les plus concernés par l'histoire, puissent avoir un aperçu d'une des cultures disparues de leurs archipels...Il aurait paru élégant qu'une des statues reste ci, mais le monde l'art est ainsi..Elles sont la propriété de musées européens et vont repartir...
Or donc, il était une fois une île perdue du pacifique, que la géographie avait isolée du reste de la polynésie et qui avait développé une culture originale au fil des siècles, tout à fait unique et différente des autres archipels...Et voila que le bon capitaine Wilson arrive en vue de l'île en mai 1797.. La nouvelle s'ébruite, et après une tentative de missionnaires protestants, qui se font accueillir par des jets de pierre, arrivent en aout 1834, 3 missionnaires de la congrégation des sacrés coeurs de Jésus et de Marie et de l'adoration perpétuelle (sic).
Ils évangéliseront en deux ans (c'est un record parait-il aussi fort que celui de Usain Bolt au 100 m !)
tous les habitants de l'île et feront brûler toutes les idoles de l'ancienne religion..
Seules douze statues sauvées du massacre, seront envoyées à leur congrégation et atterriront dans différents musées, parfois après être passées entre les mains de divers trafiquants d'art... Notez au passage que l'église catholique ne manque pas d'air, après avoir détruit un patrimoine unique, elle expose au musée du vatican sans vergogne une ou deux statues passées au travers (on s'indigne, à juste titre, du pillage d'oeuvres d'art par les nazis, mais ils n'ont rien inventé!).
Je vous présente le dieu Tu, le dieu de l'arbre à pain, fondement de l'alimentation, dont le rythme annuel était l'objet de toutes les attentions..Une cérémonie de 5 jours, le marae uai-kai, était dédiée à l'invocation du dieu Tu, pour que l'arbre à pain, censé être en sommeil, se réveille...
Et, pour finir, le Dieu Rao, divinité du curcuma, très prisé aux Gambiers, pour ses propriétés culinaires, médicinales, dont la culture était surveillée par les prêtres, invoquant le Dieu..
Bien plus, il était de tradition, lors de fêtes rituelles, que les femmes s'enduisent le corps de teinture de curcuma, censé dégager une odeur aphrodisiaque, et il s'en suivait, selon les propres mots du révérend père Laval, "de grands désordes"... Comprenez de moments de débauche collective...Du coup, aux yeux des missionnaires, le dieu Rao était le dieu de la luxure... plus qu'ils n'en pouvaient supporter..; et ...hop, brûlez moi, toutes ces idoles en vitesse...!!
Restent ces statues survivantes du massacre, qui nous parlent d'une culture disparue, de la bêtise humaine qui détruit ce qu'elle ne comprend pas... et nous suggèrent une utilisation novatrice des racines de curcuma, dont je vous suggère de laisser des avis sur le blog quand vous l'aurez testée..!
Allez, nana !
Le conservateur du musée de Cahors (oui, Cahors!) a retrouvé une statue polynésienne tout à fait inhabituelle dans ses combles.. Ele l'a fascinée et il s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un trésor...
Une pièce parmi la douzaine de statues de l'île de Mangareva qui ont survécues aux buchers (je dis bien..aux buchers) des missionnaires, ayant débarqué sur l'île et qui n'ont rien eu de plus pressé que de faire disparaitre toute trace de la culture ancestrale de l'île...jugée trop licencieuse... pour rétablir l'ordre...catholique..
Histoire symbolique qui s'est produite tant de fois, mais qu'on peut toucher du doigt grâce à cette expo...
Le courageux conservateur est parti sur la trace des autres statues dispersées dans des musées aux quatre coins de l'Europe, et a pu obtenir d'en réunir 10 sur les douze pour une fascinante exposition renouant avec une culture qu'on croyait disparue et qui est désormais sauvée de l'oubli....
Voici la statuette en question, l'effigie du Dieu Rogo..protecteur des récoltes, et maitre des pluies..L'arc-en -ciel était une de ses manifestations ... Pensez à lui la prochaine fois que vous en verrez un..
Après son passage au musée Branly, l'expo est venue pour quatre mois au musée de Tahiti (avec neuf des dix statues), pour que les polynésiens, quand même les plus concernés par l'histoire, puissent avoir un aperçu d'une des cultures disparues de leurs archipels...Il aurait paru élégant qu'une des statues reste ci, mais le monde l'art est ainsi..Elles sont la propriété de musées européens et vont repartir...
Or donc, il était une fois une île perdue du pacifique, que la géographie avait isolée du reste de la polynésie et qui avait développé une culture originale au fil des siècles, tout à fait unique et différente des autres archipels...Et voila que le bon capitaine Wilson arrive en vue de l'île en mai 1797.. La nouvelle s'ébruite, et après une tentative de missionnaires protestants, qui se font accueillir par des jets de pierre, arrivent en aout 1834, 3 missionnaires de la congrégation des sacrés coeurs de Jésus et de Marie et de l'adoration perpétuelle (sic).
Ils évangéliseront en deux ans (c'est un record parait-il aussi fort que celui de Usain Bolt au 100 m !)
tous les habitants de l'île et feront brûler toutes les idoles de l'ancienne religion..
Seules douze statues sauvées du massacre, seront envoyées à leur congrégation et atterriront dans différents musées, parfois après être passées entre les mains de divers trafiquants d'art... Notez au passage que l'église catholique ne manque pas d'air, après avoir détruit un patrimoine unique, elle expose au musée du vatican sans vergogne une ou deux statues passées au travers (on s'indigne, à juste titre, du pillage d'oeuvres d'art par les nazis, mais ils n'ont rien inventé!).
Je vous présente le dieu Tu, le dieu de l'arbre à pain, fondement de l'alimentation, dont le rythme annuel était l'objet de toutes les attentions..Une cérémonie de 5 jours, le marae uai-kai, était dédiée à l'invocation du dieu Tu, pour que l'arbre à pain, censé être en sommeil, se réveille...
Et, pour finir, le Dieu Rao, divinité du curcuma, très prisé aux Gambiers, pour ses propriétés culinaires, médicinales, dont la culture était surveillée par les prêtres, invoquant le Dieu..
Bien plus, il était de tradition, lors de fêtes rituelles, que les femmes s'enduisent le corps de teinture de curcuma, censé dégager une odeur aphrodisiaque, et il s'en suivait, selon les propres mots du révérend père Laval, "de grands désordes"... Comprenez de moments de débauche collective...Du coup, aux yeux des missionnaires, le dieu Rao était le dieu de la luxure... plus qu'ils n'en pouvaient supporter..; et ...hop, brûlez moi, toutes ces idoles en vitesse...!!
Restent ces statues survivantes du massacre, qui nous parlent d'une culture disparue, de la bêtise humaine qui détruit ce qu'elle ne comprend pas... et nous suggèrent une utilisation novatrice des racines de curcuma, dont je vous suggère de laisser des avis sur le blog quand vous l'aurez testée..!
Allez, nana !